Edouard Boubat
Edouard Boubat
Edouard Boubat par Frank Horvat
Biographie
Edouard Boubat, né en 1923 , enfance dans le quartier de Montmartre à Paris, étudie à l'Ecole Estienne, puis travaille dans un atelier de photogravure. De cette époque il écrit :"La lumière glauque des laboratoires de photogravure où je coulais sur une plaque de verre le collodion faisait déjà rêver : voir la vraie vie.
Il découvre la photographie en même temps que l'amour juste après-guerre, en 1946 et reçoit le prix Kodak en 1947.
Dans les années 50, il voyage un peu partout dans le monde pour le magazine Réalités : Italie, Espagne, Mexique, Etats-Unis, Jordanie, Liban, Brésil, Maroc, Yémen, Pérou, Kenya, Vietnam, Suède... curieusement, ce sont surtout ses photos de Paris dont on se souvient. Il rencontre Robert Frank, expose aux côtés de Brassaï, Izis et Doisneau. Il achète son premier Leica.
Commence alors une vie de voyageur inlassable, toujours attentif à la magie de l'instant, réceptif à l'humain et à son environnement, amusé, sage et plein d'humour.
Photographe du bonheur indicible, il devient indépendant en 1967 et travaille avec l'agence Top-Rapho à l'instar de ses collègues Doisneau, Willy Ronis et Sabine Weiss. Depuis, il ne cesse de voyager, d'être publié, son travail est exposé dans le monde entier. Grand prix du livre aux Rencontres d'Arles en 1977 pour "La survivance", il reçoit en 1984 le Grand prix national de la photographie, puis en 1988, celui de la Fondation Hasselblad.
Boubat travaille et vit à Paris, rue Rosa-Bonheur, ça ne s'invente pas.
Il meurt en juin 1999.
Photos
"La petite fille aux feuilles mortes" 1947
Commentaire d'Edouard Boubat lui-même :
"Oui, dans la photo il y a toujours trop de choses, sauf quand elle est réussie. Pour ne parler que de mon travail, car nous sommes ici un peu pour ça : je crois que, dès le départ, je suis arrivé à faire des photos où il y avait juste ce qu'il fallait. Comme la petite fille aux feuilles mortes, où il n'y a rien, tout est flou, c'était juste après la guerre, il n'y a que cette petite fille. Clac."
Leila "En 1947
le jeune Edouard Boubat tombe amoureux de Lella, une amie de sa soeur. Il l'épouse, ils vivent dans la bohème de la jeunesse artiste et il fait d'elle de merveilleuses photographies.
Paris, jardin du Luxembourg, 1948
Autoportrait avec Leila Paris 1950
L'arbre et la poule 1950
Commentaire d'Edouard Boubat lui-même:
"Cette photo a une histoire. Grâce à Eugene Smith j'avais été envoyé dans le sud de la France - je n 'avais plus un sou à cette époque - pour faire un reportage sur le maïs. Je travaillais avec un Rollei - et dans un Rollei, tu te rappelles, il y avait douze photos. J'avais fini le reportage, je devais prendre le train à six heures du soir, il était quatre heures, il restait une dernière photo dans l'appareil. Je passe devant une cour de ferme, je vois mon arbre à poule, clac, je fais la photo, c'était simplement pour terminer mon film. De cette photo de la poule et de l'arbre il n'y en a eu qu'une, c'était la photo n° 12."
Paris 1952
Sophie Collioure 1954
Rémi écoutant la mer, août 1955
Portugal 1956
Commentaire d'Edouard Boubat lui-même :
"Dans ces années c'était merveilleux de voyager, il y avait très peu de touristes, nous avions fait deux ou trois jours de route, nous arrivons à l'hôtel au bord de la mer, Sophie était un peu fatiguée, je dis: "Je vais voir la plage", je prends juste mon petit Leica de l'époque, et cet homme était là, clac. J'étais arrivé depuis une demi-heure, il m'attendait avec son enfant, et j'ai fait ma première photo du Portugal, une photo qui restera. J'avais fait beaucoup de route, j'avais rêvé de ce Portugal, donc moi aussi je l'attendais, il y avait attente de part et d'autre. "
Afrique 1960
Graffiti de mai 1968
Inde 1971
Essaouïra Maroc 1971
Cinthia, Paris, 1976
Paris, Parc de Sceaux, 1983
Brésil 1984
Tournesol 1985
Paris 1999
Village indien
Commentaire d'Edouard Boubat lui-même : "Ou ce réveil matinal dans un village indien, les gens m'avaient accueilli, m'avaient dit: "Couchez-vous là" et j'avais vraiment couché par terre, il n'y avait rien d'autre, je me suis levé très tôt - quand on dort par terre on se lève tôt - et j'ai fait cette photo du village, avec ces poules, cette vache, dans cette lumière de brouillard. Et là, pour revenir à ta question, je n'avais rien à refuser, la photo était là. Clac. Je n'en ai fait que deux ou trois, ce n'était pas la peine d'en faire cinquante. Les moments où on n'a pas à refuser, ce n'est pas la peine de faire dix bobines, la photo est là devant vous. Clac."
Citation
"L a photo, c'est très beau, mais il ne faut pas le dire."
"Quelle folie de vouloir arrêter le temps et cependant, quelquefois, ça arrive : coups de foudre, regards. En route ! La chance du photographe, c'est de marcher et de flâner. J'ai vu les artisans du Marais (qui déjà disparaissaient), j'ai vu les ateliers d'artistes, les Folies-Bergère, les usines, les écoles, les hôpitaux, les jardins ; partout, je me fais oublier, je disparais dans mes photos...".
«Les photographies que nous aimons ont été faites quand le photographe a su s'effacer. S'il y avait un mode d'emploi, ce serait certainement celui-là.»
"La chance du photographe, c'est de marcher et de flâner."
"Finalement la photo est comme un baiser volé. Un baiser est toujours volé, même si la jeune femme est consentante. La photo est volée, mais un peu consentante."
"Aujourd'hui les photographes partent avec des idées, et leurs photos deviennent l'expression d'une idée. À mon avis une photo doit être en dehors de l'idée, dépasser l'idée."
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 4 autres membres